Page:Académie française - Recueil des discours, 1880-1889, 1re partie, 1885.djvu/342

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Le plus curieux fut une traduction d’un chant de l’ Iliade en vers français du XIIIe siècle. C’était pour lui un exercice d’application de ses vastes recherches sur la langue française et ses origines. Comme on l’a dit, il se faisait trouvère pour mieux juger les trouvères. Il publiait en outre, chemin faisant, une traduction fort estimée de Pline l’Ancien dans la collection Nisard.

Si je n’ai pas l’autorité nécessaire pour parler de la plupart des travaux que je viens d’énumérer, je me console à la pensée du jugement que va porter sur eux l’homme éminent par qui j’ai l’honneur d’être reçu dans votre illustre compagnie. Confrère de M. Littré à l’Académie des Belles-Lettres, il a été le témoin et il est le juge le plus compétent des travaux qui ont honoré la vie de l’infatigable travailleur.

« Que n’ai-je pas roulé en mon esprit ? Disait M. Littré avant de mourir. Si ma vieillesse avait été forte, que la maladie ne l’eût pas accablée, j’aurais mis la main, avec quelques collaborateurs, à une histoire universelle dont j’avais tout le plan. »

Dans l’ardeur qui le portait à rechercher « des clartés de tout », il conserva cependant toute sa vie un champ d’études de prédilection. Ce fut la médecine. On lui doit de savantes dissertations sur le cœur, sur le choléra, sur la fièvre jaune, sur la peste, sur les grandes épidémies….

Que de pages élevées ne pourrait-on pas extraire de ces articles ! Il ne se préoccupait ni de la recherche ni de l’éclat du style. Mais, tout en ne visant qu’à la clarté, il