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DISCOURS DE M. HENRY HOUSSAYE


prononcé à la séance publique du 12 décembre 1895
en venant prendre séance à la place de M. Leconte de Lisle





Messieurs,


Mon respect pour l’Académie et ma reconnaissance envers elle, ne sauraient m’empêcher de dire qu’en m’appelant parmi vous, vous avez sauté une génération. Comme le Dormeur éveillé qui dans le palais de Haroun-al-Raschid faisait ce commandement à une dame du sérail : « Approchez-vous, la belle, et mordez-moi le bout du doigt que je sache si je dors ou si je veille », je doute si je rêve, et je me demande si votre dernier élu n’est point l’auteur du 41e fauteuil. Il paraît que c’est l’auteur de 1815. Vous avez donc voulu, Messieurs, honorer le père en la personne du fils et donner à un même nom, deux fois porté dans les lettres, l’immortalité dont vous disposez.