Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à un soldat balafré qui paraissait le lieutenant de la bande. Burk, au galop.

Les deux tiers de la troupe suivirent Burk, qui s’élança le sabre au poing du côté du sentier. Le reste s’ébranla sur les pas de M. de Villebrais. Mais Belle-Rose et la Déroute lui épargnèrent les trois quarts du chemin. En les voyant un instant immobiles à l’aspect des cavaliers qui arrivaient ventre à terre, la Déroute s’était penché vers Belle-Rose.

– Chargeons ces drôles ! lui dit-il.

Belle-Rose avait déjà les éperons dans le ventre de son cheval, et ils tombèrent comme la foudre sur la bande de M. de Villebrais au moment où la troupe de Burk et celle de Mme de Châteaufort se joignaient. Le choc fut terrible des deux parts. Burk, qui courait en tête, arrêta Mme de Châteaufort par le bras, alors qu’elle s’élançait du côté de Belle-Rose.

– Eh ! dit-il, des yeux comme des diamants et de l’or autour du cou ! double aubaine !

– Tu m’as touchée, je crois, dit fièrement Mme de Châteaufort.

Et levant son pistolet à la hauteur du soldat, elle lui cassa la tête. Ce fut le signal du combat. Vingt détonations le suivirent et les épées se choquèrent. À la première décharge, l’un des laquais fut tué et Cornélius démonté. La supériorité du nombre était du côté des assaillants. Mme de Châteaufort, éperdue, se tordait les mains de désespoir. Sur le terrain où combattait Belle-Rose, elle ne voyait plus qu’un groupe d’hommes entourés de fumée où reluisait l’éclair des épées. Ses yeux épouvantés se tournaient vers le ciel, lorsqu’au détour du bois elle aperçut une compagnie de cavaliers qui s’approchait au pas. Geneviève fouetta sa jument et se précipita vers eux.