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Page:Achard - Belle-Rose, 1847.djvu/370

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– C’est un Français ! dit Belle-Rose ; et puisant dans son courage une force nouvelle, il se précipita vers le lieu d’où partaient ces cris.

Au bout de trente pas, Cornélius et lui se trouvèrent devant trois ou quatre hommes qui en chargeaient un autre acculé dans l’angle d’un vieux mur. Celui qu’on attaquait se faisait un bouclier de son manteau roulé autour du bras gauche et répondait par des coups rapides à tous ceux qu’on lui portait. Bien qu’il se montrât adroit et déterminé, le combat engagé de cette manière ne pouvait durer longtemps. Belle-Rose et Cornélius, l’épée haute, tombèrent sur les assaillants, qui, se voyant surpris, résistèrent d’abord et prirent la fuite après ; l’un d’eux, frappé par Belle-Rose, fit quelques pas en chancelant, et tomba sur les genoux. Ses camarades revinrent sur leurs pas, le saisirent et l’emportèrent. Comme Belle-Rose et Cornélius s’apprêtaient à les poursuivre, l’étranger les arrêta.

– Laissez, leur dit-il, je connais ces braves gens.

Cornélius et Belle-Rose, tout étonnés, regardèrent l’étranger.

– Oh ! reprit-il, c’est un petit démêlé que nous avons eu ensemble ; je vous conterai ça, si vous voulez bien ajouter à votre vaillante intervention la galanterie d’un verre d’eau. Ce petit combat m’a fort échauffé, et je ne serais point fâché d’ailleurs de voir si les épées de ces bonnes gens n’ont pas égratigné autre chose que mon habit. Je me sens par-ci par-là quelques petites démangeaisons qui m’inquiètent pour ma peau.

Belle-Rose et Cornélius conduisirent le Français à leur logis, où ils trouvèrent Claudine fort inquiète qui les attendait sur le pas de la porte. Quand la lumière de l’appartement donna sur eux, on s’aperçut que Belle-Rose avait sa chemise et son haut-de-chausses tout couverts de sang.

– Seriez-vous blessé ? cria vivement l’étranger.