Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/134

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— Aux batteries, à présent ! dit-il d’une voix tonnante.

— Aux batteries ! répétèrent Renaud et Magnus, qui comprirent tout.

— Si nous en revenons, ce sera un miracle ! murmura Carquefou.

Et, tête baissée, il se jeta en avant.

Les huguenots et les Suédois arrivèrent sur les canons avec la rapidité d’une avalanche ; quelques fantassins qui se trouvaient mêlés aux artilleurs essayèrent de résister ; ils furent sabrés sur les pièces, et les batteries tout entières tombèrent en un instant au pouvoir des assaillants.

Une partie des cavaliers, imitant alors l’exemple de M. de la Guerche et d’Arnold de Brahé, mit pied à terre et pointa les canons sur l’armée impériale.

En un instant, Magnus, Carquefou, Rudiger, qui se multipliaient, et vingt gentilshommes exaltés par l’instinct de la guerre, eurent chargé les pièces qu’ils venaient de conquérir.

— Feu ! dit Armand-Louis.

Un tonnerre lui répondit, et quarante boulets portèrent la mort dans les rangs autrichiens.

Quelques hommes, coupés en deux, venaient de tomber autour du comte de Tilly ; étonné, il leva les yeux derrière lui.

À la vue des uniformes suédois, il pâlit.

— Ah ! vaincu ! dit-il.

Le roi venait aussi de reconnaître le drapeau des dragons de la Guerche planté sur les batteries ; devant lui des rangs entiers de cuirassiers tombaient comme des épis mûrs ; ses bandes, rassemblées autour de son épée, le suivirent dans un suprême élan. La cavalerie de Pappenheim céda.

Mais on avait affaire à deux hommes qui ne renonçaient pas à la victoire aisément. Ils redoublèrent d’efforts, et, ralliant