dans un combat singulier. Vous ferez ce que bon vous semble, si la fortune de la guerre vous fait rencontrer votre ennemi sur le champ de bataille ; jusque-là, obéissez.
M. de Pappenheim, tout frémissant, repoussa dans le fourreau son épée à demi tirée.
Armand-Louis saisit le bras de Renaud, qui ne l’imitait pas.
— Je sais bien attendre, moi, dit-il ; attends aussi !
Le duc de Friedland promena son regard impérieux sur l’assemblée : tout était silencieux ; seule Mme d’Igomer souriait.
— Je crois, messieurs, reprit-il, que la conférence est terminée.
— Est-ce bien là, monseigneur, tout ce que vous avez à nous répondre ? dit M. de la Guerche. Songez-y, je parle au nom du roi Gustave-Adolphe, et je demande justice.
— Monsieur, je n’ai plus rien à ajouter.
M. de la Guerche salua Wallenstein et se retira ; mais, en passant auprès de M. de Pappenheim :
— Vous m’aviez promis sur l’honneur de veiller sur Mlle de Souvigny… Au revoir, monsieur le comte ! dit-il.
— Au revoir, messieurs ! répondit M. de Pappenheim.
Mme d’Igomer souriait toujours en badinant avec son éventail ; Jean de Werth frisait ses moustaches ; seul il n’avait rien dit.
« Allons, pensa-t-il, il faudra que je voie le capitaine Jacobus ; en attendant, je vais envoyer un messager à mon ami le seigneur Mathéus. J’ai idée que mes deux gentilshommes entreront bientôt en campagne ; ils ne me prendront pas au dépourvu. »
Aucun mot ne saurait donner un idée exacte des sentiments qui agitaient l’âme de Renaud ; les regards que M. de la Guerche