Page:Achard - Envers et contre tous, Lévy frères, 1874.djvu/198

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— Ah ! le bandit ! s’écria Renaud.

— À présent, s’il vous plaît, réglons nos comptes.

Mais, au moment où le capitaine Jacobus levait en l’air un pistolet pour donner le signal de l’attaque aux quatre bandes, qui n’étaient plus qu’à trente pas des gentilshommes, un cavalier s’élança d’un bond sur la route, et, portant un sifflet d’argent à ses lèvres, en tira un son aigu. Un grand bruit de fer s’éleva du milieu du brouillard, et le chemin se couvrit de cuirassiers, qui, le sabre au poing, entourèrent les assaillants.

— Capitaine Jacobus, bas les armes, dit le cavalier. Je suis le comte de Pappenheim.

Le capitaine Jacobus promena ses regards surpris de tous côtés, mais de tous côtés un mur d’airain enveloppait ses bandes.

Il remit froidement son épée au fourreau.

— Vous êtes le plus fort, monseigneur, dit-il, mais j’ai grand-peur que vous n’ayez fait une sottise.

Le comte de Pappenheim étendit la main dans la direction de Nuremberg ; le capitaine Jacobus réunit ses hommes autour de lui, les rangs serrés des cuirassiers s’ouvrirent, et toute la bande s’éloigna comme une troupe de chacals qui vient d’entendre le rugissement du lion.

Les cuirassiers se reformèrent derrière M. de Pappenheim, et marchant à leur tête, il escorta M. de la Guerche et M. de Chaufontaine jusqu’à l’extrémité de cette route dangereuse. Aux premières clartés du matin, on vit un bourg dont les rayons s’éparpillaient sur les deux côtés du chemin.

— L’armée suédoise est devant vous, messieurs, leur dit-il alors, et l’armistice expire demain.

Et comme les deux gentilshommes s’inclinaient :

— Sommes-nous quittes à présent, monsieur le comte ? reprit-