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Page:Achard - Les Coups d’épée de M. de la Guerche, volume 2, 1863.djvu/281

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LES COUPS D’ÉPÉE

Mathéus frissonna. On vit les veines de son cou se gonfler, sa face passer du blanc au rouge sombre ; tout son corps s’agita d’un mouvement convulsif et ses muscles se tordirent dans un effort suprême ; puis ses yeux injectés de sang se fermèrent et il resta immobile comme le corps d’un homme dont la vie s’est subitement retirée.

Renaud fit un signe de la main, et Carquefou chargea Mathéus sur ses épaules. La galerie fut traversée, le couloir atteint, et le cortège passa silencieusement sous la poterne. Rudiger, qui les attendait, n’avait rien vu, rien entendu.

« Tout va bien ! » dit-il à Magnus.

De gros nuages cachaient la lune en ce moment ; on voyait à peine devant soi le rideau noir de la forêt noyée dans la nuit. Cependant un cri s’éleva de l’échauguette accrochée à l’angle du mur comme l’aire d’un aigle au flanc d’un rocher.

« Dux et imperator ! » s’écria M. de la Guerche en répondant au qui-vive de la sentinelle.

Mathéus Orlscopp, qui avait ouvert les yeux, les referma.

Une minute après, l’enceinte des fossés et des glacis était franchie.