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Page:Achard - Les Coups d’épée de M. de la Guerche, volume 2, 1863.djvu/93

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LES COUPS D’ÉPÉE

geois retranchés dans l’angle du jardin. Prenant alors sa course, il arriva jusqu’auprès du groupe formé par Mlle de Souvigny et Mlle de Pardaillan.

« Enfin ! » dit-il.

Et déjà sa main levée effleurait le bras de Mlle de Souvigny, comme la serre d’un vautour l’aile tremblante d’une colombe.

Mais M. de Pappenheim, plus prompt que la foudre, poussa son cheval entre elle et le Bavarois.

« Monsieur le baron, dit-il d’une voix impérieuse, vous oubliez que Mlle de Souvigny est sous ma garde. Or, qui la touche me touche !  »

Les regards des deux capitaines se croisèrent comme deux lames d’épée.

Mais M. de Pappenheim était entouré de ses cuirassiers qui lui étaient dévoués. Jean de Werth comprit qu’il ne serait pas le plus fort ; il abaissa la pointe de son sabre.

Mlle de Souvigny prisonnière d’un général de l’empereur Ferdinand ! dit-il, je ne vous la dispute pas. Sa rançon entrera dans le trésor de Sa Majesté apostolique et romaine, comme y entrera celle de Mlle de Pardaillan.

S’inclinant alors vers Diane :

« C’est une capture dont le chef de l’armée impériale, M. le comte de Tilly, qui connaît M. le marquis de Pardaillan, votre père, appréciera tout le prix, » ajouta-t-il.

Et Jean de Werth se retira lentement.