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main dans les papiers de son père. S’était-il pourtant assez donné de peine ce bon père, pour former le style de ses enfans ? Voici ce que dira Rosalie vingt-cinq ans plus tard à propos d’une lettre de petite fille qu’elle avait reçue :


« L’essentiel en écrivant est de mettre dans ses lettres l’esprit et le sentiment qu’on a, de dire ce qui peut intéresser votre correspondant et non des lieux communs, des banalités pour avoir plus vite fini. Il n’y a pas une petite fille qui ne demande pardon de son barbouillage ou de sa bêtise. Cela remplit toujours une ligne. C’était pour nous faire sortir de cette route que mon Père, à 14 ou 15 ans, nous dictait nos lettres[1]. »


Mais nous sommes bien loin de Mme  Pictet qui s’en allait mourant dans des souffrances terribles.


« Nous perdîmes ma grand’mère, reprend Rosalie, en automne 1774. St-Jean qu’elle

  1. MCC. Bibl. de Genève, 2 oct. 1818.