Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, I, Eggimann.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 4 —

lie, puis une seconde fille et un premier fils qui reçurent les noms de Louise et de Juste, c’est là que Charlotte aima, pleura, sourit et souffrit.


« Cher aux femmes, Samuel de Constant s’est fait aimer d’elles toutes les fois qu’il l’a voulu[1]. » C’est encore Rosalie qui parle.


Doué d’une belle figure, d’une haute stature, assez vain de sa personne, très ami du « bon ton », il tenait à ce qu’on lui rendît des honneurs, à ce qu’on recherchât son commerce, mais il faut croire que les démonstrations amoureuses de sa propre femme l’impatientaient, car, pour s’y soustraire, il prétextait plus souvent qu’il n’eût été nécessaire, des affaires l’appelant à son vignoble de Lalex, près Vevey. Il s’en allait aussi très souvent passer de longues semaines à Lausanne, où habitait sa mère, la générale de Constant, et où il jouait la comédie avec de belles dames.

Charlotte lui écrivait alors des lettres fort tendres et humides des larmes que

  1. Journal intime conservé dans la famille.