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« Samedi matin.

« Je veux vous conter ma vie. La matinée se passe entre les leçons de ces demoiselles, des affaires de la maison et des écritures ; l’après-midi à lire des contes de fées avec Rosalie et à vous écrire. Cette vie tranquille me convient fort, je suis plus gaie que dans le monde. — J’arrive du collège où j’ai mené Juste [il avait précisément cinq ans accomplis, l’âge où les petits Genevois commençaient leur éducation publique] il entrera lundi, on m’a promis d’en avoir grand soin et de le pousser. Il est charmant, il dîne avec nous au grand contentement de ses sœurs, rien n’est si mignon que de voir leurs caresses réciproques ».

« Lundi soir.

« J’ai furieusement fait la mère aujourd’hui, une maîtresse d’ouvrage tous les soirs, des habits, des robes, des bonnets. Vous trouverez Juste en bavaroise, collet et paremens de velours bleu. On m’a fait dire qu’il s’était si bien trouvé du collège qu’il n’en voulait pas revenir. Lisette, qui commence bien à apprendre à lire, a tra-

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