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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, I, Eggimann.djvu/40

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risa car au fond elle regrettait de s’en séparer.

La veille de son mariage, Samuel écrit ce qui suit à Rosalie et à sa sœur :


« Mes très chères filles, dans le parti que prend votre grand’mère de vous renvoyer hors de chez elle, je ne vois d’abord que le plaisir de vivre avec vous. Je vous aime, aux défauts de votre âge près, je vous trouve de bons et aimables enfans, je vous promets que je ferai tout ce que je pourrai pour que nous soyons heureux ensemble, ce sont aussi les sentimens de Mlle Gallatin, vous trouverez en elle une bien bonne amie et une mère tendre. Cette espérance [lisez : cette illusion d’amoureux] m’a attaché à elle autant que toutes ses autres qualités… Je vois aussi, mes chères filles, dans cette séparation [d’avec Mme Pictet] tout ce que vous aurez à souffrir, vous aimez votre grand’mère et vous avez pour elle la tendresse et le respect que vous lui devez par tant de raisons, vous ne pouvez vous séparer d’elle sans chagrin et sans désespoir ; j’espère bien que vous le sentirez et que vous le lui témoi-