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nâmes longtems, il me fit le plus grand plaisir, je crois que je ne pourrai jamais l’oublier. »


Non contente d’avoir ainsi rempli ses tablettes, Rosalie le même jour écrivit à son père une lettre qui eut l’heur de le satisfaire pleinement, car voici ce qu’il y répondit :


« Je suis toujours plus content de tes lettres, j’en serais même très fier si elles étaient mieux peintes [écrites]. Je vois avec plaisir que vous sentez les belles choses. Je le juge par ce que vous me dites du tombeau du cardinal de Richelieu, qui n’est bien frappant que pour ceux qui sentent les vraies beautés[1]. »


Dans cette même lettre à son père, Rosalie racontait un événement dont elle ne dit mot dans ses tablettes, mais qui dut pourtant fort agiter les jeunes filles. Dans une foire quelconque ou bien à la bourse, les sœurs avaient mis à la loterie et gagné

  1. MCC. Bibl. de Genève.