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difficile, à Louvecienne, maison de plaisance qui était à Mme  la comtesse de Toulouse, belle-fille de Louis 14. Louis 15 l’a achetée et l’a donnée à Mme  du Baril. Il y a fait bâtir un pavillon qui est un palais enchanté et qui a coûté deux millions…

« Le 2 février, nous nous rendîmes de bonne heure dans la galerie pour voir passer la procession des cordons bleus qui se fait toutes les années. Ce jour-là, il y avait un monde prodigieux, ce qui est fort drôle à voir.

« Tous les cordons bleus défilent deux à deux pour aller à la chapelle en habits de cérémonie. Ce sont de grands manteaux de velours noir, dont les devants sont d’or. Sur le côté est brodée en argent une grande étoile du Saint-Esprit. Le cordon bleu est pardessus. Ils tiennent à la main un chapeau garni de plumes. Au milieu de la procession, étaient deux cardinaux en soutanes écarlates avec de grandes doubles croix d’or. Après eux venaient d’autres ecclésiastiques vêtus de violet avec des surplis de dentelles. Nous remarquâmes entre autres l’abbé Terrai[1], le contrôleur

  1. Nous conservons toujours l’orthographe du Journal pour les noms propres.