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sâmes toute la journée. Il y vint beaucoup de monde sur le soir.

« Le 4, nous avions passé la soirée chez M. Des Barri ; quand nous voulûmes rentrer dans notre hôtel, on sortait de l’Opéra. Il y avait un monde si prodigieux qu’il nous fut impossible de nous arrêter pour descendre de carrosse. Les gardes françaises qui sont là pour empêcher le désordre poussèrent notre carrosse fort loin. Il nous laissa dans une rue que nous ne connaissions point, il était tard, nous ne savions comment faire. Une marchande de papier qui vit notre embarras nous offrit d’entrer dans sa boutique. C’était une belle dame fort parée, couverte de diamans et qui parlait de tout fort bien. Après avoir causé quelque tems avec elle et acheté de son papier, nous retournâmes chez nous à 11 heures du soir bien contentes d’en être quittes à si bon marché.

« Le 5, nous allâmes passer la soirée chez Mme  Du Pan, au Quai de l’École. M. Du Pan, qui est joaillier du duc d’Orléans, nous montra de superbes colliers de diamans qui étaient destinés à Mesdames, je n’ai jamais rien vu de si beau.