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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/121

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n’a vu aucune des autres, j’effacerai votre nom ainsi que dans celle de Mme de W. afin que dans aucun cas vous ne soyés compromise. Etes-vous contente de ce sacrifice ?…

« Je ne trouve point d’inconvénient que vous mettiés M. votre père dans votre confidence, un auteur appartient au public comme son livre, vous avés pu m’écrire comme à un homme né en 1737, on écrit à un avocat, à un médecin, à un homme de lettres sans en être connu, enfin à l’appui de vos raisons vous pourriez citer J.-J. qui avait une malle pleine de lettres, à la vérité il n’y répondait pas.

« Voilà ma chère Rozalie, tout ce que je peux vous dire pour vous tranquiliser, j’ajouterai que si un homme eut fait imprimer une lettre pareille à votre première je lui eusse écrit encore que j’eusse été fille. Après tout je ne scais si je ne préférerais pas la dernière, il y a tant de délicatesse de raison et de confiance que mon estime pour vous en est devenue parfaitte ; la première a tout l’éclat d’un bouquet de fleurs, mais la dernière est un rameau de fruits, l’amie qui a fait votre portrait a beaucoup d’esprit, si