Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/129

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ciennes que j’ai formées dans mon voisinage pourront m’y conduire. Si je l’obtiens il ne manquera à ma félicité que d’avoir des amis et des voisins qui vous ressemblent. [Encore l’ours sortant de son guêpier]. En attendant faisons-nous dans notre propre cœur des Alpes qui… »


Oh ! oh ! décidément ces Alpes dans un cœur, c’est trop lourd et la lettre nous glisse des mains comme elle dut échapper de celles de Rosalie. Une seule phrase dans la suite, la frappa : « La vie n’est qu’un moment de ce grand jour éternel dont le temps nous enveloppe…

27 mars 1793 de l’an 2me de la République ».


Le jour même Rosalie alla chercher son cahier vert :

« Le 2 mars 1791, écrit pour la première fois à S-P. Mouvement irréfléchi de tristesse et d’enthousiasme. Le 27 mars 1793 il m’a écrit pour la dernière fois. C’est une affaire finie. Adieu espérance, chimère flatteuse de liaison, de sympathie ; c’est une fleur séchée qui ne peut se ranimer ni produire