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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/134

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reçus dans le club des Jacobins, qu’ils avaient rapporté des cocardes nationales dont ils avaient même donné à des femmes. Ils sont à Chillon depuis 3 mois, sans accès, malades et malheureux. Les 200 de Lausanne s’étant plains de ces traitemens arbitraires, on fit entrer dans la ville 3000 hommes armés, la mèche allumée, on avait fait croire à ces pauvres Suisses allemands que le païs de Vaud voulait se donner au roi de Sardaigne, nous en eûmes 21 à la Chablière, j’en ai pleuré de rage… L’inquisition continue, la commission fait chaque jour emprisonner qui il lui plait, on ouvre toutes les lettres.

« Tout cela a répandu un voile de tristesse et de terreur sur ce païs et en ôte l’agrément. Mon Père est tout à fait dégoûté et voudrait aller en France où mon oncle est déjà citoyen actif. Cependant la France est loin d’être un séjour tranquille… Je ne te dis que des choses tristes, mon cher Charles, nous avons cependant de bons momens, mon Père est extrêmement bon pour nous, nous vivons assez retirés en voyant cependant quelquefois nos amis.

« Nous avons vu le chevalier de Boufflers,