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y jette une partie des nôtres. La nuit je sors avec mes trois soldats échappés à la mort et nous allons à l’hôtel de M. Mercier, je les loge et les nourris, nous y passons la nuit, le matin on nous dit de quitter l’hôtel parce que l’on se doute de quelque chose dans le quartier et que si l’on nous découvrait nous serions tués et l’hôtel pillé, alors je sors et je vais chez un de mes amis[1] où je trouve Conclerc, ils me reçoivent à bras ouverts, ils me donnent une petite chambre au 6me étage où je suis à merveille et d’où je vous écris. J’y trouve une petite bibliothèque où les premiers livres qui me tombent sous la main ont pour titre : Théâtre de Société ou recueil de petites pièces de comédie qui se jouent dans les Sociétés suisses par M. C.[2], etc. Ça a été une grande douceur et une grande consolation pour moi. Le Roi a déposé sa couronne et a été déchu au sein de l’assemblée, une partie de nos soldats sont prisonniers à l’Abbaïe où l’on doit les aller égorger, ceux que l’on reconnait travestis dans

  1. M. Achard.
  2. M. Samuel de Constant.