Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/288

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le feu à la maison. Alors ils ont jeté les hauts cris.

« Ce mécontentement mêlé d’espérance donnait beaucoup de vie et d’intérêt à la Société et aux écrits ; aujourd’hui que ces belles chimères sont dissipées, on est resté dans une stupeur triste, et l’égoïsme a pris la place de la philanthropie, mais voyons encore nos portraits. Voici Mme de la Roche, la conteuse, avec ses yeux expressifs, heureusement qu’on n’entend pas les douceurs et les caresses germaniques dont elle emmiellait ses auditeurs. Voilà encore Boufflers dans sa jeunesse. Au premier abord on le prendrait pour un païsan du païs de Vaud, mais il y a dans le coin de ses yeux gris et dans les découpures de ses lèvres des traits qui décèlent le Français, le roué, l’artiste, Boufflers enfin. Il y a encore bien d’autres visages oubliés, inconnus. Tous rappellent les souvenirs de ces tems de plaisir et de tranquillité, de ces matinées charmantes passées auprès du chevalet de ma tante. Le désir de lui plaire, et d’être aimable chez elle animait les physionomies qu’elle voulait peindre. On se rappelle tout de suite l’esprit, le son de