Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/54

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pas jaloux de son rival (c’était le tems de la guerre des Piccinistes et des Gluckistes), nous apprîmes le bel air d’Iphygénie en Tauride. On en parla ; notre ami Huber, l’aveugle, cet homme si aimable, si intéressant, avait un vif sentiment de la musique. Il connaissait toutes les ressources de l’harmonie. Lorsqu’il improvisait et chantait, on aurait cru voir Ossian ou Milton. Il désira nous entendre. Une soirée fut arrangée en ville. Le bel air fut chanté plusieurs fois[1] ».


Un imprévu, une histoire de voleur, vint aussi rompre la monotonie de l’hiver.

Un ancien domestique éconduit s’était introduit, par une porte extérieure, dans une cave où il passa plusieurs jours, frôlant la robe de Lisette, qui venait arranger des pommes, et d’où il partit en emportant toute l’argenterie de la maison. On le découvrit quelques jours après à Bâle, et dans ce temps on n’y allait pas de main morte :


« Quoique nous fussions bien aise de ravoir notre vaisselle, poursuit Rosalie, l’idée que

  1. Journal à Victor.