Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/65

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« À Paris, mon oncle se faisait appeler M. Constant, et son fils, M. le baron de Constant.

« J’étais porteur de plusieurs lettres de recommandation et fus bientôt présenté chez mes compatriotes, M. de Germany, frère de M. Necker, le comte Diodati, les Rilliet, les Thelusson, etc. Je fus aussi présenté à M. et Mme  Suard, chez qui se réunissaient les lundis un grand nombre de personnes célèbres : l’abbé Morelet, le président Dupaty, Condorcet, La Fayette, Garat de Chabanon et autres, auxquelles se joignaient les célébrités de passage et les étrangers de marque. La conversation était toujours d’un grand intérêt, j’écoutais avec une avidité curieuse. Quelquefois on me questionnait sur la Chine.

« Benjamin se faisait déjà remarquer par son érudition et son esprit. Son père le gênait, quoiqu’il parlât peu. Quand mon oncle retourna à son régiment, son fils n’en fut pas fâché.

« Je me liai beaucoup avec mon cousin. Il prit du goût pour Mlle  P… Son père aurait voulu qu’il fît un riche mariage. Cette demoiselle avait une grande fortune et au-