Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/67

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et pour me gronder. Enfin, poussé à bout, j’achetai des effets publics pour une somme considérable, mais à terme, et déposai mille écus qui devaient être perdus si je ne tenais pas le marché. Les effets baissèrent le lendemain et perdirent de leur valeur et au delà jusqu’au jour fixé pour les prendre. J’avais mal calculé, j’étais un sot, il aurait fallu jouer à la baisse. J’écrivis à mon Père ma triste aventure, presque en triomphe. On ne me pressa plus[1] ».


Charles de Constant a rédigé son journal en 1824, bien des années après les événements qu’il raconte, lorsqu’il fut devenu un bon père de famille, bien assis dans la vie, les vicissitudes de son existence n’étant plus que des souvenirs. Ce journal est tiré des lettres qu’il écrivait à ses sœurs, et nous préférons beaucoup les lettres au journal, car, s’il y perce quelque amertume, elles sont animées de plus de juvénile gaîté aussi. Sa sœur Rose est de notre avis du reste, car voici ce qu’elle écrivait à Charles sur ce sujet :

  1. MCC. Bibl. de Genève. Cité dans le journal de Genève 1888.