Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, II, Eggimann.djvu/84

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6 janvier 1789. — Le froid de cet hiver surpasse celui de l’an 9. Les vieillards ne se souviennent pas d’en avoir vu un pareil. La bonne tante Charrière est venue geler avec nous. On a renvoyé toutes les sociétés, les assemblées. Il n’y a que les Cazenove qui ont voulu se réjouir à toute force. Henriette a fait danser le lundi contre l’avis de tous les membres.


24 février 1789. — « Aujourd’hui il fait un beau soleil, je pense qu’il t’éclaire aussi, hélas ! c’est le seul rapport qu’il nous reste avec toi. Nous avons vu souvent nos amis, mais en petite société.

« Les plaisirs interrompus un moment pendant les rigueurs de l’hiver vont grand train maintenant. Les samedis ont été jolis, un concert toutes les semaines à la Redoute, que les acteurs trouvent fort beau, en quoi ils ne sont pas de l’avis des spectateurs. Nous irons mercredi. Hier, mon cher Charles, tu nous fis passer une jolie soirée, les tantes Corcelles et Charrière, les d’Arlens, les Villars, Mlles de Sullens, d’Albenas, le Chevalier se rassemblèrent ici et nous lûmes ton journal et tes lettres