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LUC
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tapis, examinant dans les glaces sont petit corps si jeune, ses hanches pâles à peine rondes, et tous ses membres dont une sève robuste gonflait les courbes cambre’es et le fluide modelé. Sur un guéridon de marbre on avait, pour lui, rempli un vase de fleurs ; il en détacha quelques-unes, des roses énormes et violemment embaumées, en piqua deux, des rouges très foncées, sur ses oreilles, dans ses cheveux, contre les tempes ; les feuillages encadraient ses joues et laissaient s’égoutter des perles sur ses épaules de jeune dieu. Il croisa ses mains derrière sa nuque ; ses bras frôlèrent les roses fraîches et leur blancheur s’aviva contre le carmin velouté des pétales. Debout devant une psyché bien plus belle et grande que celle de sa loge il tendit en avant son corps dont le profil s’exprima en arc magnifique rompu, à l’élégante inflexion du dos, par deux globes d’opale qu’élèvent sur leurs bulbes renflés, ses belles cuisses fermes et mâles. Il se vit ainsi, et, obscure dans toute la surface claire et jolie de sa peau savoureuse l’ombre de son ventre plat le désola. Alors il prit une poignée de roses, enleva les épines en piquant ses doigts qui saignèrent un peu et, d’un geste que n’eussent point désavoué les faunes effrontés, il fit jaillir les roses d’entre ses jambes rondes depuis sa virilité qui fut surprise et caressée de leur fraîcheur jusqu’à ses genoux l’un sur l’autre rapprochés. Ainsi, il fit difficilement trois petits pas vers la glace. Sa chair divinement pâle et ses yeux gamins étaient fleuris comme un autel sous les lumières. Il s’approcha encore jusqu’à la psyché, appuya contre elle ses deux mains jolies que vinrent rejoindre, paumes contre paumes, deux autres mains