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LUC
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la troupe habile et frivole qui devait le seconder ; tous amis et parents des Bréard et des Marcelot. Chérubin, naturellement, était pour Luc. Le comte Almaviva et la Comtesse avaient été acceptés par M. et Mme de Préville dont le château voisinait Moult Plaisant. Le peintre Jules Bréard s’amusait à l’avance d’être Bartholo auprès de son grand fils Julien, titulaire de Figaro et de la direction générale de la troupe. Marceline était Mme Bréard, femme d’un esprit supérieur et d’une simplicité charmante. Suzanne revenait de droit à la ravissante jeune baronne Axel d’Andersen, mi-suédoise, mi-parisienne, créatrice du rôle chez la vicomtesse de Céailles, tandis que son mari, avec une abnégation parfaite, avait fait d’Antonio le plus drôle des ivrognes.

Mme Marcelot n’avait pas accepté que Jeannine jouât le rôle effacé de Fanchette ; elle se devait toute à ses invités. Et ce fut assez bizarre que ce rôle de fille dût être confié, faute d’interprète possible, à un petit lycéen dont la famille possédait une propriété près de Pont-de-l’Arche et l’habitait fidèlement pendant les vacances. Fanchette serait donc l’apanage d’Edouard Dauvillers, gentil galopin de quinze ans, blond comme les moissons de Beauce et joli comme plusieurs amours. Pour Basile on s’arrangerait avec M. Ferdinand Lemarié, premier clerc de M. Palanchois, notaire à Pont-de-l’Arche, garçon haut monté, piqué de littérature et qui avait déjà rendu de semblables services aux châteaux où sa bonne humeur autant que sa science de tabellion le faisaient apprécier.

Ainsi constituée, la troupe s’était mise au travail