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XXIII

Le premier venu de la grande série d’octobre à Moult Plaisant, c’est Julien. Celui-là console de tous les autres, les indifférents, égoïstes, affectueux du bout des lèvres et seulement parce que la table est exquise et l’hospitalité généreuse. C’est un ami déjà, ce grand beau gars qui, d’un seul regard, lit au fond des prunelles et, sans parler, répond avec ses bons yeux spirituels à l’interrogation muette de Nine. Pour celui-là on va à la gare en personne, Nine et sa mère ; on se serre contre lui avec des envies de le câliner. Des gamineries éclatent dans les mots où des rires fusent, se dessinent dans les gestes ; et c’est bon tout à fait de le sentir tout près, tout près de soi. Il n’est vraiment pas si inabordable ! Pourquoi Nine a-t-elle cru cela ? Au contraire, on sent à s’approcher