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LUC
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le feutre gris perle avec la plume longue et souple enveloppant d’une caresse neigeuse la cordelière tressée d’or et d’argent… Et les mains jolies de Nine tremblent au contact de la soie tiède du fin maillot blanc fermé de toutes parts. Ce maillot seyant qui va contenir, qui a contenu — oh ! Nine jolie ! — si étroitement le corps adoré de Lucet… Elle le retourne en tous sens. Il y a, sur la ceinture de faille blanche, des boutons de nacre ; et la ceinture est coupée, par intervalles, de larges bandes de tissu élastique, de sorte que ce maillot impudent, doux et enjôleur se referme de lui-même et caresse toutes les formes qu’il saisit… Oui, c’est vrai, Nine se regarde, elle est presque de la même taille que Lucet… mais… non ! il ne faut pas songer à cela… Toutes les formes de Lucet !… il ne faut pas songer à cela ; Nine s’en défend bien… ce serait de l’enfantillage, oui, mais un enfantillage dangereux… Pourtant, elle est seule. Et ce maillot de son petit Luc lui irait… Personne ne pourrait pénétrer dans le salon, qu’elle ne sonnât… et puis c’est une curiosité bien inoffensive, en somme, une sensation quelle veut avoir eue… bien banale… la sensation de ce tissu léger gourmand de formes sveltes… Luc ne l’eût point déjà rempli de sa tiédeur ambrée et provocante en y laissant des empreintes délicieuses, qu’elle désirerait autant goûter cet effroi pervers d’être, habillée, nue dans ce joli travesti… Ses mains ne se veulent point arracher, ni ses yeux, au sortilège charmant de cette gaine déployée devant elle, dessinant les hanches, les jambes et les pieds menus de Luc, cette gaine moulée comme un gant sur la nudité prestigieuse de Iohanam savant en