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LUC

ouvrant de beaux yeux tendres dont les siens ne pouvaient supporter la clarté smaragdine et qui la troublaient beaucoup par leur assurance.


Luc passait d’ordinaires vacances également partagées entre la boutique de ses parents, papetiers rue de Clichy, et l’humble maison de Nanterre où l’on partait dès le samedi soir goûter jusqu’au lundi matin le court repos dominical. Et la fatigue de la vie parisienne, mal réparée dans l’air frelaté de banlieue, laissait sur les traits de l’adolescent une maladive empreinte qui doublait la grâce de son visage ravissant, hâtait aux dépens des muscles le précoce développement de son intelligence et activait outre mesure son extrême impressionnabilité.


Jeannine revint avec un peu de hâle sur sa jolie peau fraîche ; ses yeux striés d’or exhalaient la paix débordante ; sa bouche rose était pleine de la joie de vivre enfin dans la joie ; les boucles de ses longs cheveux châtains s’ébrouaient sur ses épaules, éparpillant autour d’elle de la jeunesse et du rire en mouvantes auréoles…