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LUC

Julien sous le prétexte peut-être exact d’Art. Il ne se faisait donc aucun scrupule de répondre aux désirs de son ami ; d’autant plus que de lui à Julien aucune incidence ne pouvait naître, pensait-il, hors la sympathie. Dans la simplicité de son acquiescement il ne lui fût venu rien d’autre dont se pût alarmer la tranquillité de son action.

Luc trouvait d’ailleurs trop d’agrément à se laisser voir ainsi, puisque son ami, en peintre, ne cachait pas l’enthousiasme subi devant la révélation de sa nudité. La pâleur ambrée de son corps ne le disputait qu’au bleu des veines fondues sur les reliefs des membres ; et ces membres étaient faits de lignes caressantes et onduleuses dont même se charmaient les regards complexes de Lucet, quand la haute psyché de l’atelier lui en répétait l’impeccable dessin. Les courbes des hanches étaient divinement belles, mais elles demeuraient à jamais contenues dans un lambeau de toison fauve s’il posait Daphnis, dans une écharpe de soierie quand Julien le voulait transformer en quelque autre figure antique. Ce pourquoi il s’ingéniait à réunir de brillantes étoffes, des joyaux bizarres, des fleurs, des armes, pour en adorner la douce chair de son modèle préféré.

Lucet se laissait faire comme un grand gosse très charmant pour plaire au jeune peintre. Et des joies nouvelles entraient avec lui chaque fois qu’il pénétrait dans l’atelier de Julien…


Un jour Luc reçut de Déah Swindor une invitation à passer à son hôtel pour un communiqué urgent et qui devait, disait-elle, intéresser au plus haut point