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PARTENZA…

des sourires… Et le tintement clair d’une cloche voisine gazouille et métallisé la lumière immense.

Capri enfoncée dans la mer et Ischia, là-bas, semblent deux énormes épaves encore indistinctes parmi les brumes violettes qui flottent sur les vagues berceuses.

Devant moi, à mes pieds, verdoie la promenade très belle aperçue hier soir ; jardin qui ne finit pas et confond ses verdures à droite avec les verdures du Pausilippe. Des statues blanches et polies, blanches et jolies, animent son calme élyséen des mouvements harmonieux de leur chair caressée de jour pâle et satinée d’ombres qui la modèlent en lui donnant la vie.

La Chiaja d’un côté et les quais largement dallés de l’autre encadrent cette promenade, qui est la Villa Reale ; et la Chiaja est le chemin que nous suivons d’abord, dès notre première sortie, pour aller au Vésuve.

Un cocher nous a enlevés d’assaut à vingt de ses collègues et s’efforce de trouver les mots qu’il faut pour désigner les choses que nous reconnaissons sans les avoir jamais vues. Ses petits chevaux trottent à merveille, ils secouent leurs harnais tout brillants de clous polis et grésillants des ritournelles des grelots ; et sur le harnais une main de cuivre lève ses doigts pour conjurer le mauvais sort !… Tous les petits chevaux que nous rencontrons sont aussi gaiement parés de cuivreries avec la petite main levée sur leur dos, du même geste très antique, et impudique, aussi…

Les rayons de soleil avaient raison, pas de décep-