aller, chastes et nus, sous les portiques des gymnases, luttant de grâce, d’adresse et de force, beaux et fiers, comme le Doryphore de Polyclète, — cet autre chef-d’œuvre, — épanouis en la plénitude des formes qui annoncent à l’enfant assoupli aux’jeux de la palestre sa transformation virile et prochaine. Leurs figures reflètent encore, dans les marbres qui nous enchantent, la sérénité de l’esprit, le calme de tout l’être confiant en sa robustesse, heureux de s’offrir sans voiles sous l’azur du ciel, de dorer sa blonde nudité, ou de tremper la floraison brune de sa chair aux rayons ardents du soleil, très pur, ignorant même s’il est nu…
J’aurais aimé voir le Faune dans sa maison de Pompéi, dans le cadre choisi, à la place indiquée par le maître somptueux dont ce bronze seul dit assez la richesse mise par lui au service de la plus noble passion artistique : à travers le métal vivifié, la gaieté circule comme dans une chair véritable, sous la rondeur des muscles libres et reposés. Il rit, ce grand Faune, par tous les membres de son corps effilé. Ses jambes sont heureuses de soutenir tant d’allégresse ; ses cuisses merveilleusement tournées et dansantes portent avec légèreté le torse élégant que soulève le halètement du plaisir. Tout le corps est en harmonieuse communion avec l’ivresse heureuse du visage moqueur sous la couronne de pin, et les bras lancent dans l’air le geste des doigts en un mouvement d’exubérant et ineffable contentement…
Entre toutes les mignonnes statuettes de bronze trouvées à Pompéi, véritables chefs-d’œuvre en qui