bouches avides des Faunes la superbe et voluptueuse saoulerie du paganisme.
Avec l’aimable compagnon qu’un heureux hasard nous donne, elles paraissent moins pénibles, les tristesses du vide affreux que laisse Naples disparue. Nous parlons d’Athènes, de l’Ecole française dont il est un élève distingué. Athènes, la Grèce, évocation de la vie antique, au milieu de ces champs qui en restent tout imprégnés, sur cette terre dont chaque labour émeut encore, après vingt siècles, les ineffables souvenirs endormis entre chaque sillon et rejette dans l’atmosphère vibrante les visions exquises des chairs nues et roses sous les chlamydes transparentes, le rythme discret des jambes alertes dans les cnémides d’or…
Le jeune archéologue venait précisément d’arriver d’Athènes à Naples et sautait du paquebot dans le train où nous fîmes aussitôt connaissance. Dès le premier mot, banal toujours, nous nous étions devinés aussi fous l’un que l’autre de toutes les choses pour lesquelles nous avons une commune tendresse… Il m’a conté de jolies histoires empreintes du plus pur atticisme, belles et claires comme des contes de fées, les yeux vagues perdus sur les plaines où s’élevait la paresseuse Capoue… Et nous revoyions tout l’autrefois. À travers les jardins emplis des odeurs enivrantes des myrtes, parmi les fleurs blanches des troènes, passaient les lentes processions, au sortir du Forum dont les portiques résonnaient encore des cris du pontife :