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Page:Achilles Essebac - Partenza-vers la beauté.djvu/266

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PARTENZA…

sous le poids des voûtes, les psalmodies attristées des Lamentations, avec, entre chaque sanglot, le lent soupir des lettres hébraïques ; je voudrais sentir les douleurs du Miserere se tordre autour des hautes colonnes droites et inflexibles comme des juges ; et le Dies iræ inquiet, fiévreux, magnifique et blême d’effroi, se soulever en vain et traîner ses hoquets sur les dalles glacées comme la Mort, pour rebondir jusqu’au sommet des coupoles dans l’ineffable Pie Jesu, envolée céleste d’espoir qu’arrache à nos cœurs, pour le porter jusqu’à Dieu, la voix réconfortante et pure d’un enfant…

Et voilà que je ressens toute la grandeur et toute la force de cette architecture d’une émouvante et hautaine simplicité, et que j’ai peine à concevoir la volupté sacrilège, la parade inutile des porphyres, des agates, des jaspes et des ors !… Pourtant j’aime bien l’Annunziata de Gênes et l’amoncellement de gemmes de San Martino debout sur le golfe de Naples et, dans la Basilique Vaticane, au milieu de la symphonie formidable des brèches rarissimes, le rococo solennel du Tombeau des Stuarts, grave et touchant avec ses deux génies modelés dans un marbre doux et tiède comme de la chair, et beaux par la religieuse sensualité des dieux nus sous les caresses du ciel d’Ionie.

C’est vrai que j’aime tout cela contre quoi, dans les églises, vient se meurtrir la prière anémiée, la prière pâle et troublée qui ne trouve plus le chemin de Dieu et s’arrête, prise aux filets des sens, aux frôlements sournois, aux charmes païens des statues ; je sais que