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Page:Achim von Arnim - Contes bizarres, Lévy frères, 1856.djvu/106

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trésors cachés de la terre, et ne s’inquiétait jamais de la manière dont on dépensait l’argent.

Lorsqu’elle vit les deux amants interdits et troublés l’un devant l’autre, elle sentit malgré elle renaître les espérances qu’elle avait faites pour leur avenir, mais cela ne satisfaisait pas encore les projets qu’elle avait rêvés pour son peuple.

L’archiduc était de nouveau seul avec Bella ; il s’était enhardi, mais elle était inquiète sur le sort de Cornélius, et le laissa voir sur sa physionomie, ce que l’archiduc remarqua avec un sentiment de jalousie. Il lui demanda, avec une certaine ironie, si c’était bien là son fiancé. Sans lui répondre, elle lui fit signe de quitter son habit et son rôle de médecin, et de se montrer dans son vrai costume d’archiduc. En le voyant ainsi, elle ne put cacher son admiration. Ils ne s’étaient pas encore parlé et ils savaient déjà qu’ils s’aimaient. Bella finit cependant par lui dire que son mariage avec son cousin dépendait des ordres et des intentions de sa mère, et non de sa volonté. L’archiduc lui conseilla de ne pas se soumettre si aveuglément aux ordres de sa mère, et de ne pas sacrifier sa beauté et son bonheur à une union malheureuse ; mais il ne lui parla pas de son amour. Bella répondit ce qu’on lui avait commandé de dire ; qu’elle