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HUMOUR ET HUMORISTES

sœurs que suivent des malades pâles et traînards. Des fenêtres du grenier, on distingue au loin, quand les nuages quittent le ciel, les bois de Meudon.

Mon vieil ami vit très heureux. Son cabinet de travail est plein de livres, anciens et classiques, dont les piles s’étagent jusqu’au plafond. Un peu de poussière les souille, car la servante les trouve trop nombreux pour oser les épousseter avec soin. Mon vieil ami ne s’en fâche pas : il sait qu’il faut beaucoup pardonner à ces créatures domestiques, puisqu’il faut les subir, et il lit ses chers livres sans souci des taches qu’ils font à sa redingote.

Les jours s’écoulent ainsi, calmes et tendrement monotones. Une fois par semaine, cependant, à la nuit tombante, j’arrive chez lui. Adieu les longues et paisibles études ! Je lui conte les derniers potins des lieux où l’on écrit, et je lui apporte les dernières publications et les plus étranges. Il les feuillette, il m’écoute, et il sourit ; car, étant un sage, il a une âme indulgente. Parfois, il s’irrite, tout de même, légèrement, des licences, des igno-