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LE STYLE DES HUMORISTES

Chuzzlewit. Dickens personnifie le vent, il lui prête des sentiments, des intentions ; il le peint rusé, perfide, occupé à jouer de mauvais tours aux pauvres hommes, à les souffleter, à les renverser. Sa fantaisie l’individualise, le change en un géant puissant et bizarre. Mais aussi quelle impression on ressent de cette lecture ! Et il en est toujours ainsi ; les mille forces de l’univers s’animent sous sa plume et s’agitent comme des êtres vivants. Lisez les quelques lignes suivantes : elles vous seront un exemple de cette nouvelle manière de peindre.

« Cependant la matinée était devenue si belle, tout était si gai, si éveillé à l’entour, que le soleil semblait dire, Tom croyait l’entendre : « Je n’ai pas envie de rester toujours comme ça, il faut que je me montre. » Bientôt en effet il se déploya dans sa rayonnante majesté. Le brouillard, trop timide et trop délicat pour rester en si brillante compagnie, s’enfuit effarouché, et tandis qu’il disparaissait dans les airs, les collines, les coteaux, les pâturages semés de paisibles moutons et de