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HUMOUR ET HUMORISTES

le plus de ces précieuses trouvailles. Elles abondent dans ses Histoires naturelles et dans Poil de Carotte. Vous citerai-je ces « peupliers qui se dressent comme des doigts en l’air et désignent la lune[1] », ces lapins les « pattes de devant raides comme s’ils allaient jouer du tambour[2] », la poule « droite sous son bonnet phrygien, l’œil vif, le jabot avantageux[3] » ?

Restent enfin les procédés qui constituent ce qu’on appelle pincer sans rire. Je ne pense pas qu’on puisse en fixer le nombre. Pincer sans rire consiste plus dans la manière dont on exprime des idées que dans les idées qu’on exprime, et plus un auteur aura d’ingéniosité, plus il trouvera de manières diverses de les exprimer.

Laissant de côté la parodie, le calembour et la charge, j’ai relevé chez Dickens, ce maître, les plus caractéristiques. Elles s’expliquent toutes par le goût des contrastes. L’humoriste se plaît à travestir sa pensée. Il dit des

  1. Histoires naturelles, p. 27.
  2. Poil de Carotte, p. 20.
  3. Histoires naturelles, p. 15.