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HUMOUR ET HUMORISTES

solitaires. Une lumière paisible glissait à travers les carreaux, et caressait les murs. Comme un parfum de silence flottait dans l’air.

Le petit jeune homme s’arrêta, son haut de forme à la main. Il aurait voulu — tout de suite comme ça, le pauvre — à peine entré dire à M. Renard qu’il l’admirait et l’aimait et le respectait, comme un de ses maîtres les plus chers, les plus nécessaires à la vie de son esprit ; il aurait voulu des mots fiers, passionnés, intelligents et riches de sens, et des phrases précises, brèves et nerveuses, et il ne dit rien, rien du tout : il regarda le bout de ses pieds que la crotte salissait, puis la soie de son chapeau, puis le bout de ses doigts, et il attendit, sans impatience, que ça vint, mais ça ne vint pas.

M. J. Renard leva la tête, ouvrit plus grands ses yeux :

« Asseyez-vous, » dit-il.

Du coupe-papier qu’il tenait à la main, il désigna un fauteuil.

Le petit jeune homme s’assit gauchement,