Page:Acker - Petites Confessions, sér1, éd3.djvu/106

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puis reçoit un télégramme et, vingt-quatre heures après, le 13 décembre, il est à Zurich où il retrouve la princesse et son frère l’archiduc à qui la sœur avait tout raconté. La princesse était enceinte de son amant.

Et tandis que j’interroge et que j’écoute, ma main feuillette, machinale, un gros calepin que cachait la cassette de fer ; sur les pages, des dates sont inscrites et, en face des dates, des notes. C’est le journal de leur amour, sans doute, et mes yeux avides voudraient le parcourir. Brusquement, il le pousse vers moi, me prie d’y jeter un regard, et je tombe sur ces lignes que je retrace aussi fidèlement que je peux :

13 décembre. — Dans la nuit du 11 au 12, elle part de Salzbourg avec l’archiduc Léopold-Ferdinand qui est entré chez elle à minuit et demie ; elle emporte un peu de linge, quelques bijoux dans une valise ; un coupé est attelé de deux arabes ; clair de lune magnifique, grand froid. À Bercheffseim, la station est fermée ; ils attendent dans la salle des troisièmes classes : enfin elle gagne, par Bruck, Zurich.

14. — Je suis arrivé à Zurich vingt-quatre heures plus tard qu’on ne croyait. Elle avait passé une nuit désespérée. Nous partons pour Genève.

21. — Nous avons été au théâtre et fait des achats.

23. — Acheté pour elle un arbre de Noël.

— Et que comptez vous faire ? demandai-je enfin, étonné cependant qu’il eût été permis si