Page:Acker - Petites Confessions, sér1, éd3.djvu/24

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seul à soutenir la beauté de la littérature présente, alors que tous les jeunes écrivains qui l’entouraient en déploraient, avec des soupirs désabusés de vieillards, la décadence irrémédiable. Mais lui, qui avait assisté à l’apparition des chefs-d’œuvre des parnassiens et des naturalistes, qui avait goûté l’impatience d’attendre des vers de Hugo, un roman de Daudet ou de Maupassant, tenait bon et défendait les contemporains avec l’ardeur de Perrault défendant, dans les salons du xviie siècle finissant, les modernes contre les anciens. C’était lui ainsi qui apparaissait comme le plus jeune de nous tous, et n’est-ce pas d’ailleurs le propre des grands talents qu’ils demeurent toujours jeunes ?