Page:Acker - Petites Confessions, sér1, éd3.djvu/273

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M. PIERRE WOLFF

Doucement, je frappai trois coups ; une voix cria : « Entrez ! » et j’obéis. Un chaton, noir comme l’enfer et gros comme un poing de jolie femme, sauta sur mes genoux ; un chien ébouriffé, pour me souhaiter la bienvenue, me lécha les doigts. Une petite bonne, blonde et rieuse, au corps frêle et mince, apparut, les mains pleines de télégrammes.

— Encore, Monsieur ! fit-elle, enchantée et effrayée à la fois, en tendant ce courrier de ministre,

— Oui, encore, Mariette, encore ! dit M. Pierre Wolff, tranquillement.

Les papiers bleus, mêlés aux lettres ouvertes et aux coupures de journaux, encombraient maintenant toute la table. Des pierrots mélancoliques, près d’une Sarah Bernhardt en duc de Reichstadt, adoucissaient la gaieté des murs clairs par la blancheur flottante de leurs longs vêtements et le