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D’UNE SOLITAIRE

Le vrai poète se reconnaît à ceci : tout lui dit. Il s’en est fallu de bien peu que rien ne m’ait dit.

Ce qui m’intéresse dans Pascal, c’est une âme aux prises et qui combat. Cependant je n’ose regarder jusqu’au fond de cette passion et de ces délires ; j’ai quasi peur du vertige. Tant de fanatisme me surpasse. En tous sens, cet esprit courait à l’infini. Il lui a suffi d’aimer un jour pour porter l’amour à ses plus nobles hauteurs. Comme il se débat sous le poids de son humanité ! Il espère avoir raison d’elle à force d’injures et de mépris, mais elle l’écrase. Aussi, quels cris dans son impuissance ! Nous avons entendu les poètes :