Page:Acremant - Ces Dames aux chapeaux vert, 1922.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
142
CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

— Tiens ! vous vous connaissez ? prononce d’un ton sec la fiancée…

— Oui… Pourquoi ?

— Pour rien. Jouez…

Arlette et Jacques ont juste le temps de se mettre d’accord sur la tactique de leur jeu. La partie reprend, acharnée. Arlette, qui a le coup de raquette d’une promptitude rare, reste au filet et rabat les balles. Jacques excelle dans les coups de fond.

— Cinq à deux !

Ce premier résultat les encourage. Leurs adversaires sont sur leurs gardes. Jacques réussit à placer une balle si exactement sur la ligne extrême qu’Arlette ne peut s’empêcher de crier : « Bravo ! » Les spectateurs applaudissent.

Quelques secondes plus tard, c’est Arlette qui arrête si justement une balle que celle-ci tombe dans le camp ennemi :

— Oh ! ça c’est épatant ! crie Jacques…

Enfin par sept jeux contre cinq, ils gagnent la seconde manche. Et par sept jeux à trois ils remportent la belle…

Jeanne Davernis, qui tantôt enviait sa petite cousine de savoir conduire une auto, l’envie maintenant de savoir jouer au tennis. Cependant que Telcide ne voit qu’une chose ; c’est qu’Arlette partage sa victoire avec le fils d’un propriétaire honni ! Clotilde de Poulbaques a paru se désintéresser totalement de la partie.

— Je crois que votre fiancée serait heureuse de vous voir près d’elle, dit Arlette à Jacques, qui semble vouloir commencer une longue conversation avec elle…

— Oh ! elle a le temps !

— Non, non, soyez gentil… allez-y…

Avec une moue significative il obéit :

— Eh bien ! ma chère Clotilde, qu’en dites-vous ?

— De quoi ?

— J’ai gagné cette partie si mal engagée.

— Si mal engagée ? Vous êtes très aimable… Je vous remercie…

— Je n’ai pas voulu vous vexer.