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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

— Et le grenier ? avez-vous visité le grenier ?

L’entrée intempestive d’Ernestine met fin aux effusions des quatre sœurs, qui se tamponnent les yeux et se mouchent dans le désarroi le plus attendrissant.

Elles s’interrogent :

— Avons-nous visité le grenier ?

Sur le moment elles ne savent plus.

— Que pourrait-elle faire là-haut ? demande Telcide.

— On ne sait jamais ! constate Marie. Allons-y…

Toutes les quatre elles y vont. Ernestme les suit.

Arrivée devant la porte, Telcide, qui marche en tête, hésite.

— C’est ridicule. Elle n’est certainement pas là. Elle est repartie pour Paris, vous dis-je…

Mais, ô surprise ! la porte s’ouvre. Et Arlette paraît. Elle est souriante :

— Oh ! ma cousine, je vous ai peut-être donné des inquiétudes, déclare-t-elle gentiment. Excusez-moi…

— Je vous somme, lui crie Telcide, de me dire pourquoi vous vous êtes cachée…

— Cachée ? Oh ! je ne me suis pas cachée… Vous étiez sortie, je ne pouvais pas vous prévenir que je montais au grenier…

— Oui… Vous boudiez… C’est très vilain, mademoiselle…

— Je vous prie de me pardonner, ma cousine… J’ignore la bouderie, on ne me l’a jamais apprise…

— Vous avez été vexée.

— Moi ? vexée ? pourquoi ? Tout à l’heure vous êtes sortie sans m’inviter à vous accompagner, j’ai pensé que vous aviez par là l’amabilité de m’éviter une de ces visites, qui me sont si désagréables.

— Je n’apprécie pas votre ironie.

— Je sais trop que vous agissez toujours au mieux de mes intérêts pour suspecter la moindre de vos intentions. Lorsque vous m’adressez un reproche, n’est-ce pas pour me remettre dans le droit chemin ? Vous êtes ma conseillère et mon guide, ma bonne cousine… jamais vous n’avez eu la pensée de me froisser… Le croire serait même vous offenser… J’au-