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Page:Actes du Congrès international de philosophie scientifique - I. Philosophie scientifique et Empirisme logique, 1935.djvu/61

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XIV


Sciences particulières, Science unitaire, Pseudo-rationalisme.
par Otto NEURATH (La Haye).


On craint souvent que l’empirisme logique ne dégénère en une scolastique et un dogmatisme vides. Il est d’autant plus facile d’éviter de tels risques, signalés entre autres par Enriques, que l’on s’efforce de poursuivre le travail scientifique à une échelle aussi large que possible. Aux étapes marquées par Reichenbach et Carnap : de la métaphysique à l’épistémologie, de l’épistémologie à la logique des sciences, on peut faire suivre comme étape suivante celle de la science unitaire qui, construite à l’aide de la logique des sciences, substitue à la vision globale tentée par la métaphysique, la synthèse méthodique de tout ce que nous avons élaboré comme propositions scientifiques.

On pourrait envisager de construire la science unitaire (la science totale, la scientia universalis ou tout autre nom que l’on pourrait donner à cette synthèse) en partant d’une analyse aussi approfondie que possible des sciences particulières, de leur structure et de leurs formulations. Bien qu’une telle analyse puisse donner de nombreux résultats, elle ne semble pas, dans un premier temps, recommandée pour notre objectif, car les sciences particulières ont été délimitées de manière assez aléatoire en raison de circonstances historiques. Nous avons des analogies modernes avec l’ancien regroupement des mathématiques, de la mécanique et de l’ingénierie des fortifications. Combien de coïncidences se trouvent dans les spécificités des disciplines qui traitent de l’homme.

On pourrait envisager de délimiter à nouveau les différentes disciplines, mais cette tentative n’est pas sans risque.