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À MÉLISSANDRE
Je reçois à l’instant ta dernière lettre, et je pars. Je vais te retrouver à Vaucluse.
Quelles interminables confidences j’aurai à te faire sur ce voyage que tu craignais tant ! Je me suis senti plus éloigné de Paris, moins repris encore que je ne l’aurais cru ; je ne pense qu’à toi, je ne rêve que de toi, je n’aime que toi !
Je voudrais pouvoir te peindre les merveilleux aspects sous lesquels je t’ai aperçue dans mes longues insomnies. Ce serait la véritable galerie de Diane, où l’on verrait la déesse de mon cœur dans ses plus triomphantes attitudes, depuis l’orgueilleuse et insensible chasseresse jusqu’à la tendre amante d’Endymion endormi.