Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/206

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Je ne me sens apaisé et heureux qu’à tes côtés, dans les instants fugitifs que je peux arracher aux convenances qui t’enchaînent. Sans doute, ma joie précède nos réunions de quelques heures ; mais j’emporte, après t’avoir rencontrée, cet enivrement mêlé d’amertume qui me rend fou d’orgueil, d’allégresse, de poésie et de chagrin. Je ne te possède que pour te perdre sans cesse, et ce que tu as souffert autrefois de ma longue absence, je le souffre de nos courtes séparations aujourd’hui.

Ah ! je n’aurais jamais pensé pouvoir être absorbé dans ton amour au point de ne regarder tout le reste de la vie que comme un insupportable néant.

Tu le vois, je fais plus que t’aimer. Je te tiens désormais pour le principe même de mon existence, et j’attends avec la