Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/211

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une part de moi rassérénée et agrandie. Ne me garde pas tout entière, ne m’absorbe pas complètement, je t’en conjure. Ma personnalité m’est chère, pour jouir du bonheur donné et du bonheur ressenti.

Tu m’as reproché, ces derniers jours, de ne plus souffrir de nos courtes séparations. Tu te trompes : elles me sont cruelles comme à toi. Nous vivons en une telle communion de pensées, de goûts, de désirs, que tout nous serait joie dans une réunion constante. L’infinie variété de notre passion nous réserve des félicités inépuisables, s’alimentant sans cesse de nos connaissances acquises, de la diversité d’impressions, de jugements, qu’excite dans nos deux esprits le contact des choses extérieures.

Notre amour s’accroît et se multiplie de tout ce qui détourne des passions ordi-